Nick Ut Cong Huynh, 1972, Associated Press

Viêt Nam war



The GuardianSeptembre 10, 2016

Facebook just can’t seem to engineer news. 

Two weeks ago the best-selling Norwegian author Tom Egeland wrote a Facebook post about the “photographs that changed the history of warfare".

One of the photos Egeland included in his piece was “The Terror of War,” a Pulitzer Prize-winning photo showing a naked 9-year-old girl, Phan Thi Kim Phuc, and other children fleeing napalm bombing during the Vietnam War, their faces distended in terror.

The photo was removed for violating Facebook’s  policy on nudity, and Egeland’s account was suspended for 24 hours.

Subsequently a Norwegian journalism association and other  newspapers posted the photo to Facebook to protest the platform’s  rules, the Local reported, only to have their images removed too.

Aftenposten, a widely-circulating newspaper in Norway, posted the photo to its Facebook page, linking to an article the outlet had published on Egeland’s suspension. Aftenposten promptly received an email from a Facebook office in Hamburg asking it to “remove or pixelize” the photo.

The issue came to a head Sept. 9 after Norway’s prime minister, Erna Solberg, also posted the iconic photo to her Facebook page to protest “ censorship” by the social network. “I say yes to a healthy, open, and free debate on the internet,” she wrote in Norwegian. “But I say no to this form of censorship.”


Her photo was later removed by Facebook, according to a subsequent post. She posted a version of the photo with nudity blacked out. “What Facebook does by removing images of this kind, good as the intentions may be, is to edit our common history,” she wrote. “They must see the difference between editing out child pornography and editing out history,” she told Reuters.





Late Sept. 9. Facebook capitulated, saying it had enforced its Community Standards incorrectly–this time–and reinstated the Vietnam War photo. In a statement, the social media company said, “After hearing from our community, we looked again at how our Community Standards were applied in this case,” according to Reuters. The company said it recognized “the history and global importance of this image in documenting a particular moment in time.”

The furor is the latest crack in Facebook’s insistence that it is not a media company. In May, its Trending feature, which highlights certain news stories, triggered a row in the US after Gizmodo reported that Facebook asked editors to inject political bias into the results. About two weeks ago, Quartz reported that Facebook had fired its entire Trending editorial staff, then the company endured internet mockery after its algorithm selected and prominently displayed a fake news item.


Kim Phuc


Facebook, qui joue un rôle de plus en plus central dans la manière dont les gens s’informent, s’est résigné à faire marche arrière hier après avoir tenté d’empêcher la diffusion sur son site d’une photo mythique de la guerre du Viêtnam.

La décision est survenue alors que la polémique ne cessait de gagner en importance, devenant une source d’embarras pour le célèbre média social et son dirigeant, Mark Zuckerberg, accusé de censure.

L’affaire a commencé il y a quelques jours lorsqu’un écrivain norvégien, Tom Egeland, a diffusé sur sa page Facebook une série de photos ayant marqué l’histoire de la guerre. Il a notamment retenu à cette occasion une photo montrant une fillette vietnamienne dénudée, Kim Phúc, fuyant en pleurs après une attaque au napalm. Le cliché en question a été retiré par Facebook, qui disait y voir une atteinte à ses normes d’utilisation restreignant les images de nudité. L’écrivain a réagi en publiant la réaction de Kim Phúc à ce qu’il estimait être une intervention abusive du média social. Son compte a alors été unilatéralement fermé.

L’un des principaux journaux de Norvège s’est buté à la même résistance lorsqu’il a voulu diffuser un article traitant de la polémique en reprenant la photo. Facebook est de nouveau intervenu pour la retirer, suscitant l’indignation du rédacteur en chef de la publication, Espen Egil Hansen, qui a publié hier une lettre ouverte interpellant Mark Zuckerberg.

Il a accusé l’homme d’affaires américain d’abuser de son pouvoir, le pressant d’agir de manière plus responsable à titre de « plus puissant éditeur de la planète ».

« Si vous ne faites pas la différence entre de la pornographie infantile et des photographies documentant la guerre, vous faites la promotion de la stupidité et échouez dans votre tentative de rapprocher les gens. »
— Espen Egil Hansen, rédacteur en chef d'Aftenposten

La première ministre de Norvège, Erna Solberg, s’est lancée dans la mêlée pour soutenir le journal, arguant en ligne que Facebook faisait fausse route. Son message a aussi été retiré par le site.

« J’apprécie les efforts que font Facebook et d’autres médias pour empêcher la diffusion de photos montrant des abus et de la violence… Mais Facebook se trompe Aquand ils censurent de telles images », a-t-elle relevé en évoquant le cliché vietnamien.



Facebook réplique 


En réponse à ces critiques, l’entreprise s’est d’abord bornée à dire qu’il était difficile, malgré le caractère « iconique » de la photo controversée, de « permettre la diffusion d’une photo d’un enfant nu dans un contexte donné et de ne pas le permettre dans d’autres contextes ».

L’entreprise a finalement annoncé hier dans un communiqué qu’elle revenait sur sa décision, la valeur historique de l’image en question faisant en sorte qu’il était plus important de « permettre sa diffusion que de protéger » les usagers de Facebook.

La controverse survient alors que l’entreprise voit ses pratiques en matière de diffusion d’informations et de nouvelles passées au peigne fin.

Ses dirigeants ont dû notamment esquisser un mea culpa il y a quelques mois après que d’ex-employés de Facebook ont révélé qu’ils écartaient des articles susceptibles d’intéresser des usagers conservateurs en mettant à jour la liste des sujets les plus lus.



Filtrage d'information


Le filtrage d’informations par algorithme du fil d’actualité est aussi critiqué par nombre d’analystes qui reprochent à l’entreprise de ne servir à ses usagers que des informations susceptibles de les conforter dans leurs conceptions pour ne pas les heurter.

Une étude datant de 2015 citée par le quotidien The Guardian indique que plus de 60% des usagers de Facebook ignorent qu’un filtrage du contenu affiché par leurs contacts est fait.

La capacité des médias d’informer le public de développements importants, aussi dérangeants soient-ils, ne devrait pas être limitée par des « algorithmes encodés » dans les bureaux californiens de Facebook, plaide à cet égard Espen Egil Hansen.


Des précédents 

Ce n’est pas la première fois que Facebook se voit accusé de censure après avoir diffusé la publication d’une photo ou d’une œuvre jugée délicate. L’entreprise avait notamment déclenché un tollé en interdisant la reproduction en ligne d’une toile de Gustave Courbet, L’origine du monde, montrant un sexe de femme. L’instituteur qui avait été ciblé initialement par l’entreprise a décidé de la poursuivre pour obtenir une compensation.

Une députée danoise s’est plainte par ailleurs au début de l’année que le site ait censuré une image montrant la statue de la petite sirène sous prétexte qu’elle contrevenait aux normes de la « communauté » en matière de nudité.




http://plus.lapresse.ca/screens/803676cf-a651-4b61-9192-7879e5328670%7C_0.html 

10 septembre 2016


Radio-Canada avec Agence France-Presse, The Guardian et Le Nouvel Observateur


Les critiques avaient commencé à se faire entendre en Norvège, où de nombreux utilisateurs avaient défié le réseau social. La première ministre Erna Solberg s'était jointe au mouvement en partageant le puissant cliché pris en 1972 par le Vietnamien Nick Ut Cong Huynh, de l'Associated Press. Et Facebook avait censuré sa publication.

On y voit Kim Phúc Phan Thi, alors âgée de 9 ans, en fuite après une attaque au napalm sur son village de l'aviation du Vietnam du sud, allié des États-Unis contre les forces communistes du Nord.

L'expression de douleur et de terreur qu'on peut lire sur son visage, et qui rend bien concrète la notion d'« horreur de la guerre », a contribué à faire de cette photo l'une des plus connues de l'histoire.

Mais comme l'enfant y est nue et vue de face, Facebook considérait qu'elle contrevient à ses règles d'utilisation et avait par conséquent supprimé ces derniers jours plusieurs publications qui l'incluaient, et avait même suspendu les comptes de plusieurs usagers.

Mais la pression populaire a fait son oeuvre.

En raison de son statut d'image emblématique et de son importance historique, [...] nous avons décidé de replacer l'image sur Facebook là où nous savons qu'elle a été retirée.

Facebook, dans une déclaration envoyée à quelques médias L'entreprise s'est engagée à « modifier ses mécanismes » pour permettre le partage de la photo, ce qui devrait prendre quelques jours.

Tollé chez les internautes


Les Norvégiens, grands défenseurs des droits et libertés, n'allaient pas tolérer cette censure. Ils avaient été nombreux à partager la photo en question, à commencer par leur première ministre.

« Ce que Facebook fait en supprimant ce genre d'image, malgré ses bonnes intentions, revient à modifier des pans de notre histoire commune », avait écrit Mme Solberg sur sa page personnelle du média social.

Je veux que mes enfants et les autres enfants grandissent dans une société où l'histoire est enseignée comme elle s'est déroulée. Où ils peuvent retenir des leçons des événements historiques et des erreurs qui ont été commises.

Mme Solberg a accompagné son message de photos historiques où les protagonistes sont cachés d'un rectangle noir, histoire d'appuyer son argumentation. Les Winston Churchill, Ronald Reagan ou Martin Luther King y sont obscurcis au même titre que Kim Phúc.





Le quotidien Aftenposten, le plus important de Norvège, avait publié la même photographie il y a quelques jours, et avait reçu de Facebook l'instruction de la supprimer ou de la brouiller. Le réseau social n'avait cependant pas attendu la réponse du quotidien pour retirer lui-même la publication.

Le journal a donc publié la photo à la une de son édition papier, vendredi, de même qu'une lettre ouverte adressée à Mark Zuckerberg, le fondateur et grand patron de Facebook, et titrée

« Cher Mark ».

Je t'ai écrit cette lettre parce que je suis préoccupé par le fait que le média le plus important au monde limite la liberté au lieu d'essayer de l'étendre, et parce que cela se produit d'une façon parfois autoritaire.

Le rédacteur en chef Espen Egil Hansen, dans sa lettre à Mark Zuckerberg Intérêt journalistique exceptionnel

En 1972, l'Associated Press avait hésité pendant quelques jours à diffuser l'image prise le 8 juin, justement parce qu'on y voyait une enfant nue, ce qui allait à l'encontre de ses politiques. Après avoir débattu de la question à l'interne, l'agence de presse avait finalement décidé de la publier en raison de ses qualités journalistiques exceptionnelles.

Elle a d'ailleurs été publiée le lendemain à la une du New York Times, et a remporté plusieurs prix, dont le Pulitzer et celui du World Press Photo. Devenue femme, Kim Phuc, la petite fille de la photo, milite pour la paix et le bien-être des enfants.

Kim Phúc Phan Thi a demandé et obtenu le statut de réfugié au Canada dans les années 1990 et s'est établie à Ajax, en Ontario.

Elle a été nommée ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO en 1994. Elle a fondé en 1997 la Fondation Kim Phúc qui vient en aide aux enfants victimes de la guerre.

Références:

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/National/2016/09/09/001-facebook-photo-vietnam.shtml 

https://www.facebook.com/tom.egeland 

http://qz.com/778569/facebook-fb-capitulated-and-restored-an-iconic-vietnam-war-photo/ 




Eddie Adams






Et ca continue, avec la malheureuse Vénus de Willendrof:

le 28 février 2018, Le Journal de Montréal



Vénus de Willedorf

Comments

Popular Posts